Chronique de juin 2020 À la recherche de John Ballentine (La maison du Docteur Edwardes, partie 1)

« La maison du Docteur Edwardes » (« Spellbound », en anglais [« Envoûté »]) est, à ma connaissance, le film qui illustre le mieux la technique caractéristique utilisée par la psychanalyse pour interpréter les rêves.


Il s’inspire fidèlement, sans être dépourvu d’une touchante naïveté toutefois, de la Science des rêves (traduction de la Traumdeutung encore en vigueur dans les années 1940). Ce thriller réalisé en 1945 par Alfred Hitchcock bénéficie, en outre, de la complicité de Dali pour la traduction picturale des images oniriques.

En voici le pitch. Une psychiatre du nom de Constance Petersen (Ingrid Bergman) travaille dans un hôpital psychiatrique baptisé Green Manors. Ce dernier est dirigé par le Dr Murchison, qui est sur le point de prendre sa retraite anticipée et sera bientôt remplacé par le jeune et brillant Dr Edwardes. Peu après son arrivée, ce dernier (Gregory Peck) se révèle être totalement amnésique… et certainement pas le Dr Edwardes (bien qu’il en soit lui-même totalement persuadé). Une fois démasqué par le Dr Petersen, le jeune homme prend conscience de son amnésie, et s’accuse, dès lors, du meurtre du Dr Edwardes ! Le Dr Petersen, qui est immédiatement tombée amoureuse du bel inconnu, entreprends de l’aider à retrouver la mémoire. C’est ainsi qu’ils découvrent qu’il s’appelle John Ballentine, qu’il est médecin, qu’il n’est pas l’assassin du Dr Edwardes et qu’il est devenu amnésique suite à un accident d’avion survenu, quelques mois plus tôt, en Europe, lors d’une opération militaire… Amnésie que le Dr Edwardes tentait de traiter, justement, les deux hommes s’étant rencontrés à la montagne durant la convalescence de l’un et les vacances de l’autre. Alors que John Ballentine effectue une descente à ski en compagnie du Dr Petersen, dans l’espoir de continuer à pousser la levée de son amnésie, un trauma de son enfance ressurgit avec fracas. À l’âge de dix ans, du fait d’une malencontreuse glissade sur la rampe de l’escalier du perron, il tua son frère accidentellement, n’ayant pu éviter de le propulser sur une flèche de la grille en fer forgé ! Depuis lors, un « complexe de culpabilité » ne cesse de le hanter… Une fois ce souvenir réapparu, c’est toute la mémoire qui lui revient… et son « complexe de culpabilité » qui trouve enfin à être résolu. Le fin mot de l’histoire revient au Dr Murchison, lequel, jaloux de la réussite de son jeune confrère, avoue être le véritable assassin du Dr Edwardes ! Le film s’achève sur le suicide du vil directeur.


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