Du reste, l’anecdote veut que ladite femme eut toutes les peines du monde à recevoir l’autorisation de suivre des cours de psychologie à l’université ! Elle y parvint finalement — à Harvard (dans la ville de Cambridge, juste à côté de Boston, dans l’état du Massachusetts), institution prestigieuse s’il en est —, mais elle n’obtint jamais le droit d’être inscrite officiellement comme étudiante... Quant au doctorat, il resta toujours pour elle un inaccessible... rêve.

Mary vécut à cheval sur le XIXe et le XXe siècle. C’est en 1893 qu’elle publia sa fameuse étude (Statistiques des rêves), laquelle portait sur 375 rêves (les siens, plus ceux d’Edmund Sanford, son mentor) : effectif qui, même à l’aune des standards actuels, n’a pas de quoi rougir. Du reste, Freud ne manque pas de mentionner ce très sérieux travail dans son propre opus daté de 1900 : L’interprétation des rêves.

Ci-dessous, les résultats obtenus.

Pourcentage de :

 rêves très agréables : 20 %,
 cauchemars : 4 %,
 rêves visuels : 57 %,
 rêves auditifs : 37 %,
 rêves gustativo — olfactifs : 1 %,
 rêves en couleurs : 37 %,
 rêves récurrents : 29 %,
 rêves lucides : 26 %,
 rêves reliés à la vie diurne : 88 % (fortement reliés : 47 %, vaguement reliés : 41 %).

Que disent ces chiffres ? Bien des choses, en vérité…

Et tout d’abord, que le cauchemar est chose rare (chez l’adulte, du moins) : moins de 5 % des rêves analysés. Fort heureusement, d’ailleurs, puisque d’aucuns tiennent le cauchemar pour un rêve qui a échoué… voire un non-rêve !

Plus fâcheux : les rêves très agréables sont, eux aussi, relativement peu fréquents : un cinquième des rêves analysés, seulement.

La suite de l’interprétation des chiffres de Mary le mois prochain…