Le capteur complètera ainsi avantageusement la boîte à outils des traitements non pharmacologiques. À point nommé, le somnologue s’en servira avec ses jeunes (et moins jeunes) patients, afin de venir à bout de leurs mauvais rêves (au sens large)… et de les débarrasser, chemin faisant, de leur phobie du sommeil, de leur retard de phase de sommeil et de leur insomnie d’endormissement - troubles secondaires, fréquents, engendrés par la crainte traumatique de la survenue des songes funestes.

Car si les modèles onirologiques de ces patients du monde (post)moderne procèdent, pour la plupart, d’un paradigme du monde intérieur (les rêves sont issus en droite ligne de l’esprit et/ou du cerveau du dormeur), ces derniers pourront néanmoins toujours compter sur les ressources de leur pensée magique, et faire dès lors comme si leurs rêves provenaient du monde extérieur !

Et ne vous méprenez point, la pensée magique n’est en rien l’apanage de la petite enfance. Elle nous accompagne tout au long de l’existence.

Comment pourrait-on expliquer, sinon, l’existence de phénomènes aussi étonnants que :

 la superstition (chanceux celui qui jouera à l’EuroMillions un vendredi 13), et son cortège de rituels et de cérémonials obsessionnels contra phobiques, dans le genre de : « Si je touche ce fer à cheval le nombre de fois requis, les résultats de ma prise de sang seront bons ! »,

 l’effet placebo¹ : de la poudre de perlimpinpin donnée en lieu et place d’un médicament réputé efficace, se montrera tout aussi efficace dans 30 à 70% des cas, selon le type de pathologie !,

 l’effet nocebo : le placebo (la poudre de perlimpinpin) sera susceptible de provoquer les mêmes effets secondaires que ceux indiqués sur la notice du vrai médicament !,

 l’effet placebo inversé : l’interruption de la prise du placebo entrainera la réapparition des symptômes préalablement amendés ! Ou, plus fort, encore : la fausse interruption de la prise du vrai médicament (lequel continue à être pris par le patient, à son insu) entrainera la réapparition des symptômes préalablement amendés !,

 les paris faits avec soi-même, du genre : « Si ma file d’attente à la caisse du grand-magasin avance plus vite que celle de mes voisins de gauche, ou de droite, j’obtiendrai l’augmentation demandée hier après-midi à mon directeur ! »,

 etc., etc. ?

¹« Je plairai », en latin.